L’histoire du Canada comme vous ne l’avez jamais vue!
Madeleine Parent, syndicaliste, féministe, citoyenne engagée
Elle aurait eu cent ans en juin dernier. Malgré le travail colossal qu’elle a accompli dans le monde syndical québécois et canadien, malgré l’énergie qu’elle a consacrée à la promotion et à la défense du statut de la femme, malgré son implication permanente dans la défense des autochtones, des immigrants et, de façon générale, de tous les opprimés et laissés pour compte, Madeleine Parent est peu connue du grand public.
C’est presque en vain que l’on cherche son nom dans les manuels d’histoire où il n’apparaît, semble-t-il, que par hasard. Pourtant, cette grande petite dame a été admirée et aimée sans réserve par toutes celles et tous ceux auprès desquels elle s’est investie.
Je l’ai rencontrée à Valleyfield, un soir d’octobre 1995. Elle se préparait à prononcer le discours d’ouverture du congrès de la SPHQ qui se tenait à l’hôtel aménagé dans une partie des installations de la « Montreal Cottons », une des usines de la Dominium Textile, là même où Madeleine Parent a fait ses premières armes dans l’organisation syndicale. J’ai tout de suite été séduit. Laissez-moi vous parler d’elle.
Madeleine Parent est née à Montréal, le 23 juin 1918. Son père, Jean-Baptiste Parent, comptable, et sa mère, Marie-Anne-Rita Forest, forment une famille de classe moyenne aux idées libérales. Ils habitent en face du parc La Fontaine, dans la paroisse Saint-Louis-de-France dont l’église, à l’époque, se dresse sur la rue Roy, entre les rues Laval et Hôtel-de-Ville.
C’est là que Madeleine sera baptisée. Au primaire, la fillette fréquente d’abord l’Académie St-Urbain ; elle est ensuite pensionnaire, pendant quatre ans, au couvent Villa-Maria, deux établissements catholiques bilingues dirigés par la Congrégation Notre-Dame.
Au couvent, Madeleine « prend conscience de l’exploitation des servantes par les religieuses, qui interdisent même aux élèves de leur parler, alors qu’elles sont du même âge. » (ML*) On peut sans doute voir là l’une des sources de l’engagement féministe qui marquera toute la vie de Madeleine.
Pour ne pas faire son cours classique dans un collège de religieuses et pouvoir entrer à l’université McGill, où la formation est laïque, elle poursuit ses études secondaires à l’école Trafalgar, école anglophone réputée, et en septembre 1936 — elle a dix-huit ans — elle est admise à McGill.
Dans les années trente, McGill est un milieu plutôt traditionnel et conservateur où « tout rappelait que la classe dirigeante était anglo-saxonne et les Canadiens français nés pour s’accommoder de cette situation », raconte madame Parent (MPM, 39).
Cependant, particulièrement dans le champ des sciences sociales au sein duquel évolue la jeune fille déjà sensibilisée aux inégalités, une mouvance de gauche — quelques professeurs « progressistes », des membres de la Ligue de reconstruction sociale et de la « Cooperative Commonwealth Federation », ancêtre du NPD — exerce une influence à laquelle Madeleine n’échappera pas.
Dès sa deuxième année à McGill, Madeleine s’implique et milite au sein de la « Canadian Students Assembly », association qui réclame cinq cents bourses à l’échelle du Canada afin de permettre aux enfants d’ouvriers et de cultivateurs pauvres d’accéder aux études. Au cours de ses années universitaires, elle s’initie également à l’engagement communautaire et politique et elle apprend à parler en public.
En 1939, Madeleine présente un rapport d’atelier au cours d’une assemblée de la Ligue d’action civique (Civil Liberties Union). Léa Roback, une organisatrice syndicale expérimentée, est dans la salle et elle demande à être présentée à la jeune fille.
Les deux femmes discutent autour d’un café. Madame Roback, qui est de quinze ans plus âgée que sa compagne, décrit à Madeleine la lutte victorieuse qu’ont menée les travailleuses de l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames. (MPM, 43) Conquise, Madeleine s’enthousiasme pour l’organisation syndicale.
Madeleine quitte McGill en juin 1940 armée d’un baccalauréat en sociologie. Elle cherche immédiatement à rallier les rangs de celles et ceux qui luttent pour améliorer les conditions de vie des travailleurs et surtout des travailleuses. Le syndicalisme devient son instrument de combat privilégié. (BAC)
Syndicaliste
Les premiers pas
Premier succès : Madeleine Parent réussit à se faire engager comme secrétaire au comité d’organisation du Conseil des métiers et du travail de Montréal (CMTM), un des ancêtres de la FTQ. Elle collabore également à la tenue du Congrès des jeunesses ouvrières et donne des cours d’anglais à des ouvrières dans l’industrie du vêtement.
À compter de mai 1942, Madeleine devient membre du Comité d’organisation ouvrière en temps de guerre. Elle y rencontre Kent Rowley, jeune organisateur syndical qui vient de passer deux années en prison (1940-1942) pour s’être opposé à la conscription militaire.
Croyant la conjoncture favorable, Rowley incite le comité à travailler à la syndicalisation des industries de la consommation (tabac, textiles, etc.). Les membres plus expérimentés du comité craignent que l’opération, ciblée sur un milieu où les femmes et les enfants sont en majorité, soit vouée à l’échec.
Appuyé par Madeleine, Kent Rowley insiste et obtient de pouvoir utiliser ses loisirs pour approcher les travailleuses et les travailleurs de l’usine de la Montreal Cottons, filiale de la Dominion Textile, située à Valleyfield, à condition de travailler d’abord à l’organisation des ouvriers des munitions de la région.
Les ouvrières et les ouvriers de la Dominion Textile gagnent entre onze et quinze dollars pour des semaines de cinquante à soixante heures alors que, dans l’ensemble de l’industrie, on reçoit vingt dollars pour des semaines de quarante-huit heures. Elles et ils travaillent généralement dans la chaleur (35° C), l’humidité et le bruit, dans des locaux poussiéreux et mal aérés où les installations sanitaires sont déficientes. En fait, elles et ils sont scandaleusement exploité(e)s. Le besoin d’améliorer les conditions de travail est criant.
Malgré les mauvais souvenirs laissés par l’échec d’un mouvement de syndicalisation tenté en 1937, le recrutement se déroule promptement. Il ne faut que quelques mois, en effet, pour que la majorité des 3 300 employés adhèrent au syndicat. Toutefois, pour obtenir un plus grand rapport de force face à une entreprise qui s’oppose à la syndicalisation, les syndiqués de Valleyfield demandent que l’on organise également l’usine de Montréal.
Kent sollicite l’aide de Madeleine qui accepte. En février 1943, elle entre en contact avec des travailleurs de l’usine Merchant’s, située à Saint-Henri. C’est le début d’une grande saga dont il faut absolument tracer les grandes lignes pour bien comprendre les conditions dans lesquelles notre héroïne a évolué.
Sur la ligne de feu : la grève de Valleyfield
Madeleine Parent n’a encore que vingt-quatre ans quand elle se lance dans l’organisation syndicale des usines de Valleyfield et de Montréal de la Dominion Textile. À la suite d’un travail titanesque, Kent et la jeune femme réussissent à créer les sections 100 et 102 du syndicat des Ouvriers unis du textile d’Amérique (OUTA) affilié à l’American Federatin of Labor (AFL).
Il ne reste qu’à négocier une première convention collective ; toutefois, la Dominion Textile refuse de reconnaître l’existence du syndicat et, évidemment, de négocier. Il faudra quatre ans pour que la situation se débloque.
Au printemps 1946, à bout de patience, les syndiqués votent la grève et malgré les manœuvres de la partie patronale — demande d’injonction, campagne d’intimidation auprès des employés et des familles, recrutement de briseurs de grève intégrés dans le syndicat de boutique créé par la compagnie, l’Association des employés du textile de Salaberry-de-Valleyfield (AETSV) — ils cessent le travail le 1er juin.
Le syndicat, qui réclame une augmentation de salaire de 0,15 $ de l’heure, une semaine de 40 heures et la reconnaissance syndicale, a l’appui de la majorité de la population ainsi que du maire de la ville. La compagnie, pour sa part, jouit de la complicité du gouvernement de Maurice Duplessis, qui déclare la grève illégale et promet l’aide de la police provinciale, et du clergé local qui tente de miner la crédibilité des dirigeants syndicaux en les associant au communisme.
Un témoin, Jean Ménard, raconte que l’on vit même de jeunes ouvriers de l’Action catholique, encouragés, entre autres, par le futur cardinal Paul-Émile Léger, alors vicaire général de Valleyfield, attaquer le local du syndicat et lancer par les fenêtres tout ce qu’ils trouvaient : papiers, crayons, dactylo (JM).
La situation s’envenime le 10 août lorsque quatre cents briseurs de grève entrent dans l’usine, encadrés par la police de la compagnie et la police provinciale de Duplessis et avec la bénédiction du clergé. À la fin du quart de travail, la foule accueille les « scabs » avec des huées et des projectiles. Le lendemain, près de deux cents agents de la police provinciale armés de mitraillettes occupent la ville avec mission de briser la grève.
Le 13 août, vers onze heures, pendant que les grévistes « piquètent » calmement, une foule de cinq mille femmes et enfants, prévenus par le comité de grève avec l’aide, entre autres, des laitiers et des boulangers, se réunit en face de l’usine et attend les briseurs de grève de pied ferme.
La police lance des bombes lacrymogènes sur la foule, ce qui provoque un affrontement qui dure tout l’après-midi et se conclut par une victoire de la population. La compagnie renonce à utiliser des briseurs de grève et accepte que l’usine demeure fermée jusqu’à la fin de la grève. Toutefois, Kent Rowley est arrêté et accusé d’incitation à l’émeute. Madeleine doit prendre la suite des opérations.
La Montreal Cottons se dit prête à négocier, mais exige qu’un vote secret soit tenu afin de déterminer quel syndicat — OUTA ou AETSV — représentera les travailleuses et les travailleurs. Malgré les manœuvres employées par la partie patronale et les envoyés du gouvernement pour contrôler le déroulement du vote et écarter Madeleine Parent qui doit se livrer à des manœuvres rocambolesques pour être présente à l’assemblée, les syndiqué(e)s se rallient à l’OUTA dans une proportion de près de soixante-dix pour cent.
Les négociations se terminent par un gain des syndiqué(e)s qui rentrent au travail le 9 septembre. « C’était la première fois dans l’histoire industrielle du Québec qu’un groupe important d’ouvrières et d’ouvriers remportaient une victoire industrielle sur ce que l’on appelait le “trust du textile” », dira plus tard Madeleine Parent (NL,11).
Au cours de cette grève, Madeleine Parent se frotte pour la première fois à une mécanique qui se développe selon un scénario qu’elle rencontrera, sous des formes plus ou moins similaires, pendant une grande partie de son aventure syndicale : organisation d’un syndicat, refus patronal de reconnaître le syndicat et de négocier, grève, recours à des briseurs de grève, piquetage, intervention des forces de l’ordre avec la complicité explicite des autorités politiques et, souvent, religieuses, conclusion parfois positive, parfois négative pour les travailleuses et les travailleurs.
Ce sera le cas par exemple l’année suivante à Lachute, lors de la grève à la Ayers Woolen Mills qui donne lieu à de nombreux affrontements avec la police, à des arrestations répétées des meneurs, dont Madeleine qui sera accusée de sédition par Maurice Duplessis qui veut à tout prix écraser celle qui lui tient obstinément tête. Madeleine et Kent seront par la suite accusés de conspiration séditieuse. Kent est condamné à six mois de prison, mais le procès de Madeleine se conclut en 1955 par un acquittement.
La lutte contre les syndicats internationaux
Le 2 avril 1952, une nouvelle grève éclate entre les Ouvriers unis du textile d’Amérique (OUTA) et la Dominion Textile de Valleyfield. La centrale américaine (AFL), dont dépend l’OUTA, désapprouve la grève ; au beau milieu du conflit, elle expulse Kent Rowley et Madeleine Parent en invoquant leurs présumées affinités avec le communisme et prend la direction des opérations qui se terminent le 4 juillet par un accord conforme aux exigences imposées par le premier ministre Maurice Duplessis, ce qui constitue un échec pour les syndiqués.
Madeleine et Kent se sentent trahis par le geste de l’AFL. Ils sont de plus profondément indignés du fait que la constitution de la centrale américaine permet à son président, qui siège à Washington, de prendre toutes les décisions sur tous les aspects des relations de travail locales, ce qui, dans les faits, empêche les syndiqués locaux de contrôler les activités de leur syndicat.
Kent part pour l’Ontario et se lance dans l’organisation de syndicats totalement canadiens, indépendants de l’organisation internationale nord-américaine. Les efforts porteront plus spécifiquement sur le recrutement des travailleurs non syndiqués des petits établissements. Madeleine, qui est restée au Québec pour assurer l’arrière-garde, se rend toutefois régulièrement en Ontario — Brantford, Toronto, Welland, Sudbury — pour épauler Kent, notamment en période de maraudage, de négociations ou d’organisation.
Elle sera aux côtés des syndiqués lors des grèves chez Harding Carpet (1956), Texpack (1971), Artistic Woodwork (1973) et Purity Knitting (1978), ainsi qu’au cours de la lutte contre le maraudage des Métallos unis d’Amérique contre le syndicat Mine-Mill and Smelters Working Union (1961-1962). Elle prononce des conférences et accorde une attention spéciale aux femmes, aux filles, aux mères et aux sœurs des syndiqués.
En 1967, jugeant que la CSN constitue une option valable au Québec, Madeleine rejoint Kent en Ontario où les syndicats américains regroupent les deux tiers des syndiqués du Canada. Ils réussissent à rallier quelques syndicats canadiens — mineurs de Sudbury, pâtes et papiers de la côte du Pacifique, travailleurs du textile de l’Ontario — et, en 1969, le Conseil des syndicats canadiens (CSC) — Confédération des syndicats canadiens, depuis 1973 — voit le jour.
Cette modeste centrale syndicale, qui à son apogée ne compta pas plus que quarante mille membres, promeut un syndicalisme entièrement canadien, démocratique et totalement indépendant des syndicats internationaux américains. Elle tentera également de rapatrier au pays des syndicats d’allégeance américaine et elle devra lutter systématiquement contre le maraudage du Conseil du travail du Canada, centrale syndicale qui entretient des liens étroits avec l’AFL-CIO.
Membre fondatrice de la CSC, Madeleine y occupa diverses fonctions. Elle siégea, entre autres, à l’exécutif comme représentante du Syndicat canadien des textiles et des produits chimiques et, après la mort de Kent, en 1978, elle sera, pendant deux mandats, vice-présidente de la section Est de la centrale.
Féministe
Il serait justifié de prétendre que la prise de conscience qui l’a frappée au couvent Villa-Maria a contribué à faire de Madeleine Parent une féministe et qu’elle a choisi le syndicalisme pour faire avancer la cause des femmes.
Au cours de sa carrière, Madeleine a très tôt constaté que les femmes qui adhéraient au syndicalisme réclamaient aussi, au-delà de salaires décents, une dignité au travail et une indépendance. Cette observation l’a convaincue qu’il fallait tisser des liens entre les ouvrières et les autres femmes de la société et a constitué le fondement de sa motivation à travailler avec les groupes féministes.
Elle croyait fermement que « la présence articulée d’ouvrières dans les milieux féministes oblige à tenir compte des dures réalités de la vie des moins favorisées. » (NL, 82) C’est pourquoi, tout en continuant à s’impliquer dans le syndicalisme, elle a participé à la fondation du Comité canadien d’action sur le statut de la femme (CCA) en 1972. Elle voulait à tout prix s’assurer que les ouvrières aient une voix dans cette nouvelle alliance féministe.
Au sein du CCA, où elle a représenté le Québec pendant dix ans, Madeleine a amené l’organisme à se pencher, entre autres, sur les questions économiques, en particulier celles concernant les travailleuses. Elle s’est également acharnée sans relâche à pousser le CCA à se préoccuper spécifiquement des droits des femmes autochtones, notamment en dénonçant, entre autres, le fait que les femmes perdent leurs droits d’Indiens lorsqu’elles épousent un Blanc.
Au cours des trente dernières années du XXe siècle, Madeleine a joué un rôle dominant dans l’orientation du mouvement des femmes au Canada. Elle s’est toujours battue contre la discrimination des femmes en milieu de travail et a milité sur toutes les tribunes pour faire adopter la loi sur l’équité salariale.
Femme engagée
En 1983, Madeleine Parent se retire de l’action syndicale et revient à Montréal, mais elle continue à lutter pour la justice sociale. Elle est en effet convaincue qu’il s’agit d’un idéal dont l’atteinte n’est pas hors de portée. Elle affirme qu’en mettant du temps, de la patience et des efforts continus, il est possible d’atteindre les objectifs recherchés.
Elle est donc de tous les combats qui pourfendent l’injustice et elle n’hésite jamais à descendre dans la rue et à manifester quand elle croit qu’une cause est juste.
Elle prend position en faveur du droit à l’avortement ; elle aide les groupes de femmes immigrantes à se rencontrer et, ensuite, à entrer en contact avec la Fédération des femmes du Québec (FFQ) ; elle participe à la marche de trois jours entre Montréal et Québec dans le cadre de la campagne Du pain et des roses de la FFQ, en 1995 ; puis à la Marche internationale des femmes, en 2000, et, enfin, au Sommet des peuples des Amériques, tenu à Québec, en 2001, en soutien aux peuples autochtones.
Au cours des luttes dans lesquelles elle a été impliquée. Madeleine Parent a toujours gardé son sens de l’humour et fait preuve de courtoisie. Elle a également été soucieuse de garder sa crédibilité. Elle a continuellement essayé de faire comprendre la raison et la portée des revendications et ce qui motivait le patron à s’y opposer.
Elle a toujours exposé clairement la vérité aux syndiqués, car affirmait-elle, les ouvrières et les ouvriers ne nous croiraient pas longtemps si l’on les induisait en erreur. En usant de moyens déloyaux, ajoute-t-elle, on ne respecte pas l’intelligence des gens ; on ne peut pas arriver à être respecté des gens si on ne les respecte pas nous-mêmes. (NL, 84-86)
Il y aurait encore beaucoup à écrire à propos de cette femme extraordinaire, mais je dois m’arrêter ici. Les lectrices et les lecteurs qui souhaitent en savoir plus liront d’abord les ouvrages de Nicole Lacelle et Andrée Lévesque (voir les sources bibliographiques) ; ils pousseront ensuite leurs recherches aussi loin qu’ils le désireront.
Hommages
Madeleine Parent est décédée à Montréal le 12 mars 2012. À cette occasion, de nombreux hommages ont été publiés dans l’ensemble des médias. D’autres témoignages de gratitude ont également vu le jour.
Le 22 mars 2012, dix jours après le décès de madame Parent, Abby Lippman, amie de Madeleine, professeure émérite au Département d’épidémiologie de l’Université McGill et militante convaincue de l’importance d’améliorer les soins de santé offerts aux femmes et de s’attaquer à divers enjeux sociaux, portait une photographie de Madeleine arborant le carré rouge, lors d’une manifestation contre la hausse des frais de scolarité à Montréal. Il est probable, en effet, que Madeleine aurait appuyé la cause étudiante si sa santé le lui avait permis.
Aujourd’hui, le pont Madeleine-Parent, à Beauharnois, l’Espace Madeleine-Parent, à Salaberry-de-Valleyfield, le parc Madeleine-Parent, rue St-Patrick, dans le quartier St-Henri, à Montréal, et la Maison Parent-Roback, rue Jean-Talon Ouest, également à Montréal, rappellent qu’une jeune femme, indignée dès son adolescence du traitement infligé à de jeunes filles de son âge, a réussi, à force d’acharnement, à améliorer la condition féminine et, en particulier, celle des travailleuses.
Il serait temps qu’on lui fasse une place plus importante dans nos manuels d’histoire nationale.
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Cet article fait partie d’une série d’histoires parues initialement dans le magazine Traces de la Société des professeurs d’histoire du Québec (SPHQ).