Vallée de la rivière de la Paix

L’hydroélectricité l’emporte sur le patrimoine autochtone et naturel.

Texte de la Fiducie nationale pour le Canada

Mis en ligne le 25 août 2015

Pourquoi c’est important

Selon l’archéologie et l’histoire orale, la présence humaine dans la vallée de la rivière de la Paix remonte à au moins 10 500 ans. La région est donc une importante voie de migration préhistorique. Il s’y trouve de nombreux lieux traditionnels et sacrés des Premières Nations ainsi que des sites du patrimoine de la période du commerce des fourrures et de la colonisation par les Européens. La vallée est aussi un important habitat faunique, avec une vingtaine d’espèces menacées, et la seule zone arable de qualité en Colombie-Britannique au nord de Quesnel.

Quatre centrales hydroélectriques ont été proposées au milieu des années 1950 pour exploiter toute la longueur de la rivière de la Paix. Deux seront construites, recouvrant environ la moitié de la vallée : le barrage W.A.C. Bennett (1967), qui a créé le vaste lac-réservoir Williston; et le barrage du canyon de la Paix (1980). Un troisième barrage – le barrage du site C – a été envisagé en aval du canyon et 6,5 km au sud-ouest de la ville de Fort St. John, mais la Commission des services publics de la province a rejeté le projet en 1983.

La menace

En avril 2010, le gouvernement de la Colombie-Britannique a résolu de reconsidérer le projet du site C, qui coûterait quelque 8,8 milliards de dollars. Le réservoir du site C triplerait presque la largeur de la rivière et inonderait la vallée sur 83 km ou plus de 125 km2 (31 000 acres) de terres agricoles de catégorie 1 à 7 ainsi que 100 km2 (25 000 acres) de forêts. Il s’agirait de la plus grande ponction de la réserve de terres agricoles dans l’histoire de la province. Des particuliers et des groupes – comme l’association des propriétaires de terres de la vallée de la Paix – se sont alarmés de ce que plus de 60 fermes et ranchs familiaux qui avaient été transmis de génération en génération seraient liquidés. Le projet du site C détruirait aussi 78 sites du patrimoine – y compris des lieux de sépulture – des Premières Nations, 337 sites archéologiques, 27 sites du patrimoine bâti – y compris les restes de forts du commerce des fourrures – et quatre sites paléontologiques.

La centrale du site C a reçu les approbations environnementales fédérales et provinciales en octobre 2014. Le gouvernement provincial a donné son approbation finale le 16 décembre 2014. Il a aussi dispensé le projet d’un examen réglementaire par la Commission des services publics, ce qu’il n’avait pas fait dans les années 1980.

La situation actuelle

De nombreux groupes de la région militent contre le projet, y compris des Premières Nations, des propriétaires de terres et des organismes de protection de l’environnement et de la faune. En décembre, le Sommet des Premières Nations a formellement dénoncé le projet, affirmant qu’il entraînerait l’inondation de grandes parties des territoires des Premières Nations du Traité 8. L’Association des propriétaires de terres de la vallée de la Paix et les Premières Nations du Traité 8 ont lancé en avril deux contestations judiciaires visant à mettre fin au projet. Pourtant, le ministre de l’Énergie de la Colombie-Britannique, Bill Bennet, a dit récemment prévoir que la construction du barrage du site C commencera cet été.

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