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Un terrible point tournant
Au sommet de la crise d’octobre de 1970, le photographe de La Presse, Robert Nadon, a reçu un tuyau tard dans la nuit qui le mena au scoop de sa carrière. Une station de radio l’a informé que le Front de libération du Québec lui avait dévoilé où se trouvait le corps de Pierre Laporte, le ministre de l’Immigration et du Travail qui avait été kidnappé.
Robert Nadon fonça à l’aéroport de St-Hubert et vit une voiture stationnée. Il s’assura qu’il était à l’intérieur du périmètre du stationnement clôturé et appela la police. Comme il était le seul photographe sur les lieux, il commença à prendre quelques clichés. « C’était certainement le plus gros « show » que j’ai vu de ma vie : les pompiers, la police, l’armée, des hélicoptères! Ils arrivaient de partout, explique Robert Nadon, maintenant à la retraite, dans une entrevue accordée à partir de sa résidence de Joliette, au Québec.
Il fut le seul à prendre des photographies rapprochées du corps de Pierre Laporte, qui avait été étranglé et jeté dans le coffre d’une voiture du FLQ. Les autres photographes durent se contenter de photographies prises à partir de l’autre côté de la clôture, avec un téléobjectif.
La publication de ces photographies morbides a marqué un point tournant. Le FLQ perdit le capital de sympathie qu’il récoltait parmi les nationalistes québécois. La police mena plus de 5 000 fouilles et raids et arrêta près de 500 personnes. Pour ce qui est des négatifs et des photographies de Robert Nadon, ils disparurent mystérieusement du bureau du journal quelques jours seulement après l’événement.
Il ne les retrouva jamais. Il affirme que la photo montrée ici est une « copie d’une copie d’une copie ».
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