Parement d'autel dit de la Nativé

Les Ursulines de Québec ont produit cette époustouflante oeuvre liturgique brodée.

Texte par Mathieu Drouin

Mis en ligne le 4 octobre 2022

Les Ursulines fondent la première école pour filles en Nouvelle-France en 1639. Dès leur arrivée, l’art et l’artisanat font partie intégrante de la vie des religieuses. Elles les pratiquent tant pour le loisir, pour des raisons religieuses, que pour diversifier les revenus de la congrégation.

Le monastère des Ursulines de Québec a été un lieu important de production artistique dès le 17e siècle. La diversité des pratiques – broderie, peinture, dentelle, musique, dessin, photographie, dorure, ouvrages de cheveux ou de papier, confection de paniers d’écorce et bien d’autres – démontre l’importance qu’attachaient les Ursulines tant à l’art lui-même qu’à l’épanouissement individuel et collectif de ses membres.

L’époustouflant parement d’autel ci-dessus (daté de laseconde moitié du 17e siècle), d’une largeur de 2,60 mètres, est tapissé de fils métalliques (or et argent) et orné de fleurs réalisées en peinture à l’aiguille, une technique complexe. Le médaillon central peint est entouré d’un rembourragede lin lui-même orné de broderie. L’ensemble des matériaux de broderie devait être importé de France, à l’époque.

L’artiste, Marie Lemaire dite des Anges, et son atelier ont produit des dizaines d’œuvres liturgiques brodées. La présence de mère des Anges a entraîné une professionnalisation de la broderie chez les Ursulines et a pavé la voie au reste de la riche histoire artistique de lacongrégation.

Les élèves ont naturellement tiré profit de cette abondance artistique – particulièrement aux 19e et 20e siècles. L’art était enseigné aux jeunes filles sous diverses formes, et nombre d’élèves ont développé de remarquables talents grâce aux Ursulines.

Lieu de conservation de cet objet : Le Pôle culturel du Monastère des Ursulines.

Cet article est paru initialement en français, en 2022, dans un numéro spécial intitulé 50 Merveilles de nos musées. Le numéro spécial hors-série faisait partie du Projet Portage, une initiative de cinq ans qui visait à favoriser l’échange d’idées et de langues, et ouvrir de nouveaux horizons aux prochaines générations d’historiens canadiens.

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