L’histoire du Canada comme vous ne l’avez jamais vue!
La richesse de nos histoires
Le Canada d’aujourd’hui est marqué par ses liens historiques avec l’Angleterre et la France. L’histoire du pays est émaillée de conflits, d’intérêts divergents mais aussi d’efforts collaboratifs entre ce que Lord Durham appela « deux nations en guerre » lors des années 1830.
Aujourd’hui, l’histoire des Canadiens-français du pays est souvent résumée en quelques grands moments clés : l’exploration de la Nouvelle-France par des grands noms tels que Jacques Cartier et Samuel de Champlain; les relations entre les communautés francophones et anglophones du Bas-Canada; la création du Québec; la Révolution tranquille, etc.
Cependant, plusieurs groupes vivant à l’extérieur du Québec ne sont pas souvent représentés dans les récits populaires de l’histoire du Canada français. En effet, les fondations bilingues du pays nous ont laissé en héritage de nombreuses communautés francophones avec leurs propres intérêts, histoires et cultures. Plusieurs de ces histoires communautaires sont racontées dans les lieux historiques nationaux du Canada, des sites d’importance historique désignés au niveau fédéral.
Le lieu historique national de Batoche en Saskatchewan rappelle le chaos provoqué par la Résistance du Nord-Ouest, où le peuple métis s’est battu pour protéger son mode de vie. Les interprètes de Parcs Canada à la forteresse de Louisbourg interprètent l’histoire des soldats français au 18e siècle. L’arrivée des Soeurs de Sainte-Anne à Victoria en 1858 est racontée entre les murs de l’Académie-St. Ann en Colombie-Britannique.
En vue d’exprimer la richesse, la diversité et la multiplicité de ces histoires et de bien d’autres, nous avons souligné quelques-uns des lieux historiques francophones que vous pouvez découvrir à travers le Canada.
Lieu historique national de la Mission-de-Notre-Dame-des-Victoires / Lac-la-Biche
Lac la Biche, Alberta
Fondée en 1853, la mission du lac La-Biche était, dans l’Ouest, l’une des missions majeures des Oblats, une congrégation de religieux catholiques. Située à l’origine près d’un poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson, la mission se trouve maintenant à peu près à 10 km au nordouest de Lac La Biche.
Au cours des années 1860 et 1870, la mission a connu une croissance considérable. Elle devient autosuffisante et introduit pour les gens vivant dans les alentours plusieurs technologies agricoles. De façon simultanée, leurs efforts pour convertir les peuples Cris, Dénés et Métis au catholicisme sont intensifiés. En 1905, une école industrielle de la mission est transformée en pensionnat.
De nos jours, trois édifices principaux rappellent l’histoire du site, à présent entouré de champs et d’un paysage pittoresque : le presbytère, le couvent et l’église, toujours utilisée pour des services religieux par les membres de la communauté.
Le terrain comprend également plusieurs bâtiments, tels qu’un lavoir, un cimetière, un poulailler, un moulin et un hangar à grain. Les visiteurs peuvent se renseigner sur l’histoire en participant aux visites guidées, en visitant de nombreuses expositions ou en étudiant d’anciens artéfacts et de vieilles photographies.
Lieu historique national Pointe-au-Baril
Maitland, Ontario
Pointe au Baril se situe près du village de Maitland, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Au 18e siècle, on y trouvait un petit chantier naval français, dont il n’y a plus de vestiges apparents.
Ce chantier marin a été désigné lieu historique national parce que c’est dans ces murs que les deux dernières corvettes de la marine française à avoir navigué sur les Grands Lacs ont été construites : L’Iroquoise et L’Outaouaise.
L’histoire du chantier sur la pointe est étroitement liée à la guerre de Sept Ans, un conflit acharné entre les puissances européennes, notamment entre l’Angleterre et la France, qui s’étendait sur plusieurs continents entre 1756 et 1763.
Sa construction a commencé en 1758 avec l’objectif d’armer une nouvelle flotte française, suite à sa destruction par les forces militaires du Britannique John Broadstreet plus tôt cette année-là. Peu après la construction des corvettes L’Iroquoise et L’Outaouaise, la pointe au Baril a été capturée et les installations détruites. Aujourd’hui, l’histoire du chantier est reconnue par une plaque commémorative et le montjoie de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
La maison Gabrielle-Roy
Winnipeg, Manitoba
Construite en 1905, cette maison, devenue un musée de deux étages et demi était la résidence parentale de la célèbre auteure franco-manitobaine Gabrielle Roy. La maison est meublée avec des pièces d’époque, afin de reproduire l’apparence de la résidence lors de la jeunesse de Gabrielle Roy, qui quitta le Manitoba pour aller étudier l’art dramatique à Londres en 1937.
Mais c’est au Québec que Gabrielle Roy s’est finalement établie, où elle a d’ailleurs fait sa marque comme écrivaine. Un grand nombre de ses récits sont inspirés par sa vie à Saint-Boniface et son travail d’enseignante dans les écoles rurales du Manitoba. La résidence familiale de Gabrielle Roy est évoquée dans plusieurs de ses oeuvres, comme Rue Deschambault, La Petite Poule d’Eau et La Route d’Altamont.
Les guides bénévoles de la Maison Gabrielle-Roy n’hésitent pas à partager les nombreuses histoires rattachées aux objets dans le musée. Un ancien téléphone raconte une jolie histoire d’amour de jeunesse entre Gabrielle et son voisin immigrant, vécue à travers des appels chuchotés en secret.
Un coin du grenier rappelle plusieurs après-midis que Gabrielle a passés à rêver auprès de la fenêtre dans sa chambre. La Maison Gabrielle-Roy offre aux admirateurs de l’écrivaine un aperçu de l’espace familial et intime qui a façonné sa vision artistique.
Lieu historique national de l'église Notre-Dame-de-Bonne Espérance
Fort Good Hope, Territoire du Nord-Ouest
L’Église Notre-Dame-de-Bonne-Espérance a été construite entre 1865 et 1885 sur une falaise donnant sur le fleuve Mackenzie dans la communauté nordique de Fort Good Hope. Le petit édifice à un seul étage en bois, bâti avec la technique de pièce sur pièce typique de la Rivière-Rouge, sert d'exemple remarquable d’église missionnaire du Nord de style néo-gothique. Son design, y compris son décor intérieur, a eu un impact considérable sur la conception des églises oblates missionnaires dans l’ouest du Canada.
Le style gothique se caractérise principalement par l'ornementation autour des panneaux figuratifs, les boiseries ornées, le plancher peint d’une couleur vive, le motif en arc à trois parties de l'autel ainsi que le bois sculpté utilisé pour le retable, les bordures des fenêtres, les corniches, ainsi que la balustrade de communion. L’effet combiné de tous ces éléments est impressionnant. Cependant, l’église n’est pas uniquement un modèle du style gothique; elle témoigne des idéologies de l’Église catholique au 19e siècle ainsi que des relations entre les Français et les peuples autochtones de la région.
Le décor intérieur de l'église a été conçu, au moins en partie, par le père Émile Petitot. Ce dernier était un missionnaire, ethnologue, géographe et linguiste français dédié à l'étude des langues autochtones et à l'évangélisation des peuples autochtones du Nord, comme les Inuits et les Dénés.
Lieu historique national du Canada de Port-la-joye — Fort-Amherst
Rocky Point, île-du Prince-Édouard
Port-la-Joye souligne l’établissement, en 1720, de la colonie française de l’île Saint-Jean, que nous connaissons maintenant sous le nom de l’Île-du-Prince-Édouard. Le port, renommé Fort Amherst en 1758, servait comme point d’entrée pour les colons de l’île, comme lieu de déportation des Acadiens par les Britanniques, ainsi que de siège des gouvernements qui se sont battus pour son contrôle lors de la lutte franco-britannique pour la domination de l’Amérique du Nord.
Aujourd’hui, les vestiges archéologiques du fort et d’anciens domiciles acadiens perdurent sous terre, recouverts par la végétation locale et honorés par des panneaux d’interprétation. Des visiteurs peuvent alors explorer l’histoire de la colonie et son importance pour les Micmacs, les Français et les Anglais, soit à travers la lecture ou bien en participant aux programmes éducatifs sur place. Qui plus est, l’espace scénique offre une multitude de sentiers et une vue exceptionnelle de Charlottetown.
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