L’histoire du Canada comme vous ne l’avez jamais vue!
Des Canadiennes illustres et marquantes
Les femmes du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta ont obtenu le droit de voter en 1916 et la Société Histoire Canada a donc décidé de marquer le centenaire de cet événement en célébrant les grandes femmes de notre passé.
Afin d’établir notre liste, nous avons fait appel à plusieurs sommités canadiennes, soit l’ancienne gouverneure générale, Adrienne Clarkson, l’auteure à succès Charlotte Gray, les historiennes Michèle Dagenais (Université de Montréal), Tina Loo (Université de la Colombie-Britannique) et Joan Sangster (Université Trent), et l’auteure et professeure d’anglais Aritha van Herk (Université de Calgary).
Pourtant, nous savions que la liste initiale était trop courte. Nous avions reçu une multitude de suggestions supplémentaires de nos visiteurs. Afin de souligner leurs contributions, nous vous présentons trente-six autres biographies de femmes exceptionnelles.
Laura Secord (1775-1868)
Héroïne, mère et femme. En 1812, Laura Secord secourt courageusement son mari, James Secord, blessé à la bataille de Queenston Heights. Son mari est toujours en convalescence lorsque, l’été suivant, des soldats américains avancent dans la péninsule du Niagara et installent leurs quartiers dans la demeure des Secord. Le 21 juin 1813, Laura surprend une conversation entre des officiers américains, qui planifient une attaque. Elle aurait marché 32 kilomètres sur des chemins accidentés, de sa maison de Queenston du Haut-Canada (Ontario), pour avertir le lieutenant James FitzGibbon de l’attaque-surprise de Beaver Dams. Le sachant confronté à un danger imminent, Laura Secord rejoint FitzGibbon à temps pour qu’il puisse organiser une embuscade, où le général américain et cinq cents soldats devront se rendre. Laura Secord ne sera officiellement reconnue pour cet exploit héroïque qu’après sa mort.
Irma Levasseur (1878–1964)
Pédiatre et cofondatrice de l’hôpital pour enfants Sainte-Justine. En 1894, Irma Levasseur poursuit une carrière en médecine, mais en tant que femme, elle ne peut pas obtenir une formation universitaire de qualité au Canada. Elle part pour Minneapolis où elle étudie pendant six ans, mais n’est admise au Collège des médecins et chirurgiens du Québec qu’en 1903. Irma Levasseur se rend en Europe pour en apprendre davantage sur les maladies touchant les jeunes enfants et avec d’autres collègues, elle fonde l’hôpital Sainte-Justine à Montréal, en 1907. Elle a notamment travaillé en Serbie et à la Croix-Rouge à New York. À son retour au Canada, elle investit ses propres économies pour fonder l’Hôpital de l'Enfant-Jésus à Québec en 1922. En 1927, elle ouvre sa propre clinique pour les enfants handicapés à Saint-Jean-Baptiste, près de Québec. Elle a ouvert la voie aux femmes qui voulaient fréquenter les écoles de médecine et a été une véritable pionnière dans le domaine de la médecine pédiatrique.
Dr. Jennie Smillie Robertson (1878-1981)
Médecin canadien et première chirurgienne au Canada. Née Jane Smillie, près de Hensall, en Ontario, Jennie Robertson enseigne jusqu’à ce qu’elle parvienne à économiser suffisamment d’argent pour fréquenter le collège médical de Kingston, en Ontario, en 1906 (intégré à la faculté de médecine de l’Université de Toronto). Elle obtient son diplôme en 1909, mais tous les hôpitaux de Toronto lui refusent de lui accorder un poste en résidence. Elle fréquente le Philadelphia’s Women’s Medical College pour faire son stage et revient au Canada en 1911. Mme Smillie effectue sa première opération dans une demeure privée, puisque les hôpitaux refusaient aux femmes le droit d’opérer. En 1911, elle contribue à fonder le Toronto’s Women’s College Hospital où elle occupe le poste de chef du service de gynécologie de 1912 à 1942. Elle s’est mariée à l’âge de 70 ans et s’est éteinte à 103 ans.
Flora Isabel MacDonald (1926–2015)
Politicienne et humaniste canadienne, première femme ministre des Affaires étrangères et l’une des premières femmes à briguer la chefferie d’un grand parti politique canadien (progressiste-conservateur). Mme MacDonald travaille au quartier général du Parti progressiste-conservateur de 1956 à 1965 et agit à titre de secrétaire de direction pendant environ cinq ans. Elle est députée de Kingston and the Islands de 1972 à 1988 et devient la critique du parti en matière d’affaires autochtones et de développement du Nord. En 1976, Mme MacDonald brigue la direction du parti, mais elle est défaite par Joe Clark. Sous la direction de Joe Clark, elle devient la première femme secrétaire d’État aux Affaires extérieures en 1979. Sous Brian Mulroney, elle devient ministre de l’Emploi et de l’Immigration et ensuite, ministre des Communications, en 1986. Après avoir perdu son siège en 1988, elle se dévoue à divers projets humanitaires. Elle a reçu de nombreux prix, incluant le titre d’Officier de l’Ordre du Canada (1992) et de Compagnon de l’Ordre du Canada (1998).
Dr. Emily Howard Jennings Stowe (1831–1903)
Première femme à pratiquer la médecine au Canada, activiste se portant à la défense des droits des femmes et suffragette. Mme Stowe obtient son diplôme de la Toronto’s Normal School for Upper Canada en 1854 et travaille au conseil scolaire de Brantford, où elle devient la première femme à occuper le poste de directrice d’une école publique du Haut-Canada. Elle épouse John Stowe en 1856 et se voue à la médecine après que son mari ait contracté la tuberculose. Se voyant refuser l’entrée dans les écoles de médecine du Canada, elle fréquente le New York Medical College for Women, et obtient son diplôme en 1867. Elle ouvre ensuite son cabinet à Toronto, devenant ainsi la première femme canadienne à pratiquer la médecine au Canada, même si elle n’obtient le permis de pratique qu’en 1880. Mme Stowe a contribué à la création du Woman’s Medical College de Toronto, en 1883, permettant ainsi aux femmes d’étudier la médecine. Elle fonde le premier groupe de suffragettes canadiennes, le Toronto Women’s Literary Club, et est la principale fondatrice et première présidente de la Dominion Women’s Enfranchisement Association en 1889.
Emily Murphy (1868–1933)
Militante pour le droit des femmes, juriste, auteure et première femme magistrat au Canada et dans l’Empire britannique. Mme Murphy était une experte du droit autodidacte et son travail acharné a contribué à l’adoption de la Dower Act de 1911 en Alberta. Cette loi protégeait le droit d’une femme à un tiers des biens de son mari. Lorsqu’elle et un groupe de femmes se voient interdire l’accès à un procès pour prostitution à Edmonton, sous prétexte « que le spectacle ne convient pas aux dames », Mme Murphy proteste. En réaction, elle est nommée première femme magistrate de police de l’Empire britannique. Elle consacrera douze ans de sa vie à lutter pour que les femmes soient déclarées des « personnes », une réalité contestée lors de son mandat de magistrat. Mme Murphy et quatre de ses amies, les « Célèbre cinq », remportent finalement leur bataille en 1929, lorsque le Conseil privé de Grande-Bretagne déclare que les femmes sont des « personnes » au sens de la loi et qu’elles peuvent devenir membres du Sénat.
Marguerite d’Youville (1701–1771)
Militante pour le droit des pauvres, fondatrice de l’Ordre des Sœurs de la Charité de Montréal (sœurs grises) et première Canadienne à être canonisée par l’Église catholique romaine. Pendant sa vie de femme mariée, Marguerite d’Youville traverse de grandes épreuves. Quatre de ses six enfants meurent en bas âge. Son mari était souvent absent et s’adonnait à des activités illégales. En 1737, sept ans après la mort de son mari, Marguerite d’Youville et trois autres femmes fondent un ordre religieux au service des pauvres de Montréal. En 1747, l’ordre obtient une charte pour exploiter l’hôpital général de Montréal. L’ordre achète la dette de l’hôpital et même s’il est détruit par un incendie en 1765, Marguerite d’Youville et les autres sœurs grises s’attachent à le reconstruire rapidement. Elle est bénie par le pape Jean XXIII en 1959 en tant que « mère de la charité universelle » et canonisée par le pape Jean-Paul II en 1990.
Mona Parsons (1901–1976)
Actrice, infirmière, membre de la résistance aux Pays-Bas, et seule femme canadienne à avoir été emprisonnée par les nazis. Mona Parsons, née en Nouvelle-Écosse, étudie le théâtre et devient une danseuse des Ziegfeld Follies. Elle sera plus tard infirmière aux États-Unis. Elle déménage aux Pays-Bas avec son mari en 1937 et joint un réseau de résistants en 1940, hébergeant des pilotes alliés dans sa maison près de Laren. Elle est arrêtée par la Gestapo en 1941, emprisonnée et condamnée à mort à l’issue d’un procès. On lui autorise un appel et elle est finalement condamnée aux travaux forcés. Elle se sauve de la prison de Vechta, en Allemagne, en mars 1945 et parcourt 125 kilomètres pour retourner aux Pays-Bas, où elle obtient l’aide d’une unité de l’armée canadienne. Elle sera félicitée pour son effort de guerre par la Grande-Bretagne et les É.-U.
Cassie Brown (1919–1986)
Auteure, éditrice et journaliste. Mme Brown est née à Rose Blanche, à Terre-Neuve, et déménage à St. John’s avec sa famille dans les années 1930. Elle a écrit cinq œuvres littéraires et remporté le concours des arts et des lettres du gouvernement de Terre-Neuve et Labrador de 1954 à 1957. Mme Brown a également écrit des scripts et des textes éducatifs pour la CBC et a été journaliste pour The Daily News de St. John’s de 1959 à 1966. Elle publie le magazine Newfoundland Women de 1961 à 1964. Elle est surtout connue pour son ouvrage de 1972, Death on the Ice, récit relatant un accident de chasse aux phoques à Terre-Neuve, en 1914. Mme Brown a également été élue à la direction de la Newfoundland Drama Society et déclarée membre honoraire à vie de ce groupe.
Elsie MacGill (1905–1980)
Première femme canadienne à obtenir un diplôme en génie électrique, première femme en Amérique du Nord à obtenir une maîtrise en génie aéronautique et première femme conceptrice d’aéronefs au monde. Mme MacGill obtient son diplôme de l’Université de Toronto en génie électrique en 1927. Elle obtient un diplôme en aéronautique de l’Université du Michigan deux ans plus tard. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est ingénieure en chef pour la Canadian Car and Foundry Company, supervisant la production du Hawker Hurricane au Canada et concevant les modifications devant être apportées à l’aéronef pour les vols par temps froid. En 1942, une bande dessinée sur Mme MacGill la qualifie de « Reine des Hurricanes ». Après la guerre, elle travaille comme consultante en aéronautique et se porte à la défense des droits des femmes. Elle est nommée membre de la Commission royale d’enquête sur le statut de la femme en 1967.
Ellen Fairclough (1905–2004)
Politicienne canadienne, première femme à devenir membre du cabinet et militante pour le droit des femmes. Mme Fairclough travaille comme comptable jusqu’à son élection comme députée du Parti progressiste-conservateur pour Hamilton West. Sous le premier ministre John Diefenbaker, elle devient secrétaire d’État pour le Canada en 1957 et ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration en 1958. À ce titre, elle introduit une réglementation visant à supprimer la discrimination raciale des politiques d’immigration. Elle devient la première femme à agir à titre de première ministre intérimaire du Canada, en occupant ce rôle pendant deux jours en 1958. De 1962 à 1963, elle est ministre des Postes. Elle sera active au sein de nombreux services de la fonction publique. Mme Fairclough sera nommée Officier de l’Ordre du Canada en 1980 et Compagnon de l’Ordre du Canada en 1995. On lui décerne le titre « très honorable » en 1992 et elle reçoit l’Ordre de l’Ontario en 1996.
Jeanne Mance (1606–1673)
Première infirmière laïque à pratiquer en Amérique du Nord, participe à la colonisation de la Nouvelle-France et co-fondatrice de Montréal, où elle ouvre le premier hôpital. Jeanne Mance est née en France et arrive en Nouvelle-France en 1641. Elle se rend sur l’île de Montréal l’année suivante, où elle fonde le premier hôpital de la ville, l’Hôtel-Dieu de Montréal, en 1645. Elle en assure l’administration, en plus de prodiguer des soins aux malades, et fait trois voyages en France pour obtenir une aide financière. En 1659, Jeanne Mance recrute trois sœurs des Hospitaliers of Saint-Joseph pour poursuivre l’œuvre de l’hôpital, alors qu’elle s’occupe directement de sa gestion. Aujourd’hui, on peut admirer une grande sculpture de Jeanne Mance devant l’Hôtel-Dieu de Montréal.
June Callwood (1924–2007)
Auteure, journaliste, communicatrice et activiste. Mme Callwood a commencé sa carrière de journaliste au Brantford Expositor et décroche un emploi au Globe and Mail en 1942. Elle quitte The Globe pour élever sa famille, mais demeure journaliste pigiste, écrivant pour le Macleans et d’autres magazines. Elle a écrit trente livres, et a notamment été l’auteure à gages de plusieurs autobiographies de célébrités. Son travail à la télévision comprend l’émission The Fraynes à la CBC, de 1954 à 1955, In Touch de 1975 à 1978, Caregiving with June Callwood en 1988, et deux séries pour Vision TV. Mme Callwood était éprise de justice sociale et a fondé ou cofondé plus de 50 organisations. Elle a reçu de nombreux honneurs, notamment l’Ordre de l’Ontario (1988) et le titre de Compagnon de l’Ordre du Canada (2001).
Alice Wilson (1881–1964)
Première femme géologue, paléontologue de renommée mondiale et première femme boursière de la Société royale du Canada. En 1909, Mme Wilson est engagée comme adjointe dans un musée par la Commission géologique du Canada (CGC), où elle passera le reste sa vie professionnelle et devra surmonter de nombreux obstacles. On lui refuse un congé payé pour poursuivre des études de 1915 à 1926 et elle ne peut terminer son doctorat qu’en 1929. La CGC lui refuse systématiquement promotions et reconnaissance, jusqu’à ce qu’elle devienne membre de l’Ordre de l’Empire britannique, en 1935. Mme Wilson est élue à la Geological Society of America en 1936 et devient la première femme boursière de la Société royale du Canada en 1938. Après sa retraite, elle écrit des livres pour enfants sur la géologie et donne des conférences sur la paléontologie à l’Université Carleton, où elle obtient un grade honorifique en 1960.
Cairine Mackay Wilson (1885–1962)
Première femme sénatrice du Canada. Mme Wilson déménage avec sa famille à Ottawa en 1918, où elle contribue à fonder la Twentieth Century Liberal Association et la Fédération nationale des femmes libérales du Canada. En février 1930, Mme Wilson devient la première sénatrice du Canada, quatre mois après le jugement rendu dans l’affaire « personne ». En 1938, elle est nommée présidente de la Ligue de la Société des Nations du Canada et en 1949, elle est la première femme déléguée à l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle préside le Comité national canadien sur les réfugiés, le Comité permanent du Sénat sur l’immigration et le travail et est présidente adjointe du Sénat canadien, des nominations qui sont toutes des premières pour les femmes de l’époque. En 1950, la France lui décerne la Légion d’honneur pour son travail auprès des réfugiés.
Charlotte Whitton (1896–1975)
Première femme maire d’une grande ville du Canada, féministe. À l’Université Queen, Mme Whitton est une des vedettes de l’équipe de hockey féminin, en plus d’être la rédactrice en chef du journal de l’université. Elle devient la directrice-fondatrice du Conseil canadien pour la sauvegarde de l’enfance de 1920 à 1941 (aujourd’hui le Conseil canadien de développement social). Elle est élue au Bureau des commissaires du Conseil de ville d’Ottawa en 1951. Mme Whitton a été maire d’Ottawa de 1951 à 1964 et a occupé le poste d’échevin jusqu’en 1972. Au cours de sa carrière, certaines de ses décisions ont été jugées controversées et contradictoires. Elle est nommée Officier de l’Ordre du Canada en 1967 et une plaque a été érigée en son nom, à Ottawa, par la Fiducie du patrimoine ontarien.
Maria-Clara Dorimène Roy-Desjardins (1858-1932)
Cofondatrice des Caisses populaires Desjardins (aujourd’hui le Groupe Desjardins). Dorimène Desjardins, avec son mari, fonde les très innovatrices Caisses populaires de Lévis en 1900, qui ouvrent leurs portes en janvier 1901. Elle devient gestionnaire à temps plein de 1903 à 1906 pour un salaire symbolique de 50 $ par année, alors que son mari jouit d’un titre officiel. Après sa mort en 1920, Mme Desjardins joue un rôle actif dans la création de l’Union régionale des caisses populaires Desjardins à Québec. Elle est nommée vice-directrice du conseil d’administration et membre honoraire en 1923. Elle est la première femme laïque à être honorée à l’Assemblée nationale à Québec (2008). Mme Desjardins a été nommée personnage historique national du Canada en 2012.
Dr Lotta Hitschmanova (1909–1990)
Travailleuse humanitaire canadienne et fondatrice du Comité du service unitaire du Canada. Mme Hitschmanova est née en République tchèque et est arrivée au Canada pendant la guerre. En 1945, elle aide à organiser le chapitre canadien du Comité du service unitaire, dont elle est la présidente jusqu’en 1949. À partir de 1946, elle voyage un peu partout au Canada et se rend par la suite à l’étranger pour y recueillir des fonds, superviser les programmes, aider les enfants handicapés et établir des centres d’aide dans les pays dévastés. Grâce à la radio et à la télévision, Mme Hitschmanova lance un programme de parrainage d’enfants qui offre aux donateurs une photo et une biographie de l’enfant parrainé. En 1984, elle avait recueilli 128 855 000 $. Elle a été nommée Officier de l’Ordre du Canada en 1968 et Compagnon en 1979.
Ella Cora Hind (1861–1942)
Militante pour le droit des femmes et première journaliste de l’Ouest du Canada. E. Cora Hind arrive à Winnipeg en 1882. On lui refuse un poste de journaliste au Manitoba Free Press et elle décide donc de suivre une formation et de travailler comme sténographe. En 1893, elle lance sa propre entreprise, devenant ainsi la première sténographe publique. Mme Hind continue de soumettre des articles au Free Press et en 1901, elle est engagée comme rédactrice en chef de la section agriculture. Elle devient présidente du Canadian Women’s Press Club en 1904. Mme Hind participe à la simulation parlementaire de 1914 et défend le suffrage des femmes et la prohibition. À l’âge de 75 ans, elle fait le tour du monde pour étudier les techniques agricoles. Elle écrit ensuite un ouvrage intitulé Seeing for Myself (1937) sur ses observations. Elle reçoit un doctorat honorifique en droit de l’Université du Manitoba en 1935.
Fanny "Bobbie" Rosenfeld (1904–1969)
Athlète canadienne, médaillée olympique, journaliste sportive. « Bobbie » Rosenfeld était une athlète accomplie. En 1923, elle est la sprinteuse canadienne la mieux classée et en 1925, elle atteint la première place au 200 m, au saut en longueur, au lancer du poids et du disque. Elle représente le Canada aux Jeux olympiques d’été de 1928 à Amsterdam, décrochant l’or au 4 x 100 m relais et l’argent au 100 m. Mme Rosenfeld passe ensuite à la balle molle et au hockey est sera nommée Meilleure joueuse de hockey féminin en Ontario. Affaiblie par une forme sévère d’arthrite en 1929, elle doit se retirer de la compétition en 1933. Mme Rosenfeld devient arbitre et écrit pour la section sportive du Globe and Mail de 1937 à 1957. Elle prend ensuite la tête du service publicitaire du journal jusqu’en 1966. Elle est nommée athlète féminine du Canada par excellence au cours de la première moitié du XXe siècle en 1940 et est intronisée au Temple de la renommée des sports du Canada en 1955.
Jeanne Mathilde Sauvé (1922–1993)
Journaliste, politicienne, femme d’État et première femme gouverneure générale du Canada. Mme Sauvé est un des membres fondateurs de l’Institut de recherche en sciences politiques. En 1959, elle est engagée par la CBC comme journaliste, à la radio et à la télévision, en anglais comme en français. Elle est élue à la Chambre des communes en 1972 et se voit confier divers portefeuilles, notamment celui des sciences et de la technologie, de l’environnement et des communications. Elle est présidente de la Chambre des communes de 1980 à 1984 et devient le 23e gouverneur général du Canada, de 1984 à 1990, profitant de ce poste pour faire la promotion de l’unité nationale, de la paix et de la jeunesse. Elle crée la Fondation Jeanne Sauvé en 1989, dédiée à l’excellence des jeunes du Canada.
Lady Grace Julia Drummond (1861–1942)
Travailleuse humanitaire, première présidente du Conseil des femmes de Montréal et militante pour le mouvement des femmes. Les récits de Lady Grace Julia Drummond la décrivent comme une femme charmante, élégante et d’une grande intelligence. Sa brillante réputation est en partie attribuable à son rôle au sein de diverses organisations philanthropiques, dont la Charity Organization Society of Montreal, qu’elle fonde avec son mari, le chapitre montréalais du Conseil national des femmes, qu’elle a présidé pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale, et la Croix-Rouge canadienne. En 1915, alors qu’elle travaille pour la Croix-Rouge en Angleterre, elle crée un bureau d’information pour les familles canadiennes afin de leur communiquer des nouvelles des soldats disparus, blessés ou décédés. Son travail lui a mérité de grands honneurs, notamment le titre de Lady of Justice of the Order of St. John of Jerusalem, un titre honorifique de l’Université McGill, ainsi que plusieurs médailles.
Margret Jonsdottir Benedictsson (1866–1956)
Auteure se portant à la défense du droit de vote des femmes et militante d’Islande. Née hors mariage sur une ferme isolée, Margret Benedictsson devient autonome très jeune, après avoir vécu en famille d’accueil et travaillé comme servante. En 1887, elle emprunte de l’argent pour se rendre aux États-Unis et s’installe dans une colonie islandaise du Dakota. Elle fréquente l’école commerciale et quelques années plus tard, déménage à Winnipeg pour approfondir ses études. Elle devient à cette époque membre actif du mouvement des femmes islandaises. Elle monte des pièces de théâtre, organise des tirages et des banquets pour recueillir des fonds destinés aux filles et immigrants éprouvant des difficultés financières. Elle fait également campagne pour le droit de vote, donne des conférences et écrit des articles sur le suffrage des femmes. Avec son mari, elle lance le magazine islandais sur le suffrage, Freyja (femme) à Selkirk en 1898 : c’est la seule publication sur le suffrage des femmes au Canada à cette époque. En 1908, elle devient la première présidente de la Icelandic Women’s Suffrage Society.
Marguerite Bourgeoys (1620–1700)
Fondatrice de la Congrégation de Notre Dame de Montréal. Dans sa jeunesse, Marguerite Bourgeoys s’emploie à aider et à éduquer les pauvres de sa ville natale de Troyes, en France. En 1653, elle quitte la France pour Montréal avec l’officier Paul de Chomedey de Maisonneuve. Elle y enseigne aux enfants des colons français et offre une aide aux Filles du Roi, de jeunes femmes envoyées au Canada pour épouser les colons. Son désir de jouer un rôle actif dans la communauté plutôt que de rester cloîtrée provoque un conflit avec l’évêque François de Laval. Cependant, le successeur de Laval, Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier, l’encourage à enseigner et à ouvrir des écoles. Avec ses collègues, elle fonde plusieurs établissements d’enseignement au Québec tout au long du 17e siècle.
Laure Gaudreault (1889–1975)
Activiste syndicale, elle défend des conditions de travail équitables pour les enseignants. Laure Gaudreault commence à enseigner dans les régions rurales du Québec en 1906. Elle avait alors 16 ans et payait ses fournitures avec son maigre salaire de 125 $ par année, une fraction de ce que gagnait un enseignant en ville. Après plusieurs années à subir ces conditions de travail difficiles, elle choisit une nouvelle carrière. En 1927, elle est journaliste pour Le Progrès du Saguenay et décrit les problèmes des enseignants des régions rurales. En 1936, elle retourne en classe et commence à former une association de femmes enseignantes. Des centaines de femmes éprouvées par leurs conditions de travail se réunissent et créent l’Association des institutrices rurales de la province de Québec, dont Laure Gaudreault sera la première présidente. Elle continue à se consacrer à l’amélioration des salaires, des pensions et des conditions de travail des enseignantes à la retraite et œuvrant en région rurale jusqu’à la fin des années 1960.
Lizzie Cyr (?)
Une femme de Calgary accusée de vagabondage, dont le cas est relié à l’affaire « personne ». L’histoire semble bien avoir oublié Lyzzie Cyr. Son récit commence en mai 1917. Elle est sans le sou et sans domicile, et se retrouve à passer quelques nuits en compagnie de John James Ryan. Ryan, qui contracte la gonorrhée suite à cette rencontre, la fait arrêter et accuser de vagabondage. Son avocat, John McKinley Cameron, en appelle de cette accusation en invoquant le fait que la femme magistrate qui a rendu la décision n’avait pas l’autorité légale d’agir à titre de juge car, en tant que femme, elle n’est pas une « personne » au sens de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. La cour d’appel de l’Alberta casse l’appel, une décision qui sera plus tard infirmée par la Cour suprême du Canada. L’affaire « personne » sera par la suite portée devant le Conseil privé britannique, qui affirme que les femmes sont bel et bien des personnes au sens de la loi constitutionnelle.
Rita Joe (1932–2007)
Poète primée de la nation micmaque. Rita Joe était une poète douée dont les écrits sont empreints de compassion, de candeur et de dignité. Elle est née et élevée à Whycocomagh sur l’île du Cap-Breton. Orpheline dès l’âge de 10 ans, elle est envoyée au pensionnat autochtone de Shubenacadie pendant quatre ans. Elle commence à écrire en 1969 pour le Micmac News et publie son premier recueil de poésie en 1978. Durant sa vie d’auteure, Mme Joe publie cinq ouvrages de poésie et une autobiographie. Son écriture et son message de résilience pacifique lui ont mérité de nombreux honneurs, dont l’Ordre du Canada (1989), le prix du Conseil privé de la Reine pour le Canada (1992), le Prix national d’excellence décerné aux Autochtones (1997) et plusieurs doctorats honorifiques.
Mary Travers-Bolduc (1894–1941)
La reine des chanteuses folkloriques canadiennes. Mary Travers-Bolduc, appelée « La Bolduc » était une auteure, compositrice et interprète canadienne-française de renom dans les années 1930. Née dans la pauvreté, Mme Travers ne connaît que la misère jusqu’à ce qu’elle obtienne son premier succès avec « La Cuisinière ». Elle est rapidement célèbre dans tous les foyers du Canada français et de l’est des États-Unis. Inspirée par les traditions musicales de ses parents, d’origine irlandaise et canadienne-française, la musique de La Bolduc donne une voix à la classe ouvrière pendant la Grande dépression. Ses enregistrements racontent l’actualité de l’époque avec un charme, un esprit et une franchise qui lui sont propres. Adorée de son vivant, Mme Travers établit les bases de la renaissance folklorique des années 1950 et inspire des générations de chanteurs canadiens-français.
Jean B. Lumb (1919–2002)
Leader communautaire et militante. Jean Lumb est une habile femme d’affaires et un membre important de la communauté chinoise de Toronto. Dans les années 1950, Mme Lumb a joué un rôle crucial pour lever les lois d’immigration discriminatoires qui empêchaient les résidents permanents d’origine asiatique de faire venir les membres de leur famille au Canada. Son travail communautaire acharné contribue à mieux faire connaître la culture chinoise aux Canadiens. Restauratrice prospère, elle fonde une organisation de danse chinoise et a été la présidente du volet féminin de la Chinese Dramatic Association pendant 25 ans. Mme Lumb a également dirigé le comité « Save Chinatown » qui freine l’expropriation des gens du quartier durant les années 1960. En 1976, Mme Lumb devient la première restauratrice et la première sino-canadienne à être honorée de l’Ordre du Canada.
Mary Brant, aka Konwatsi’tsiaiénni (1736–1796)
Femme d’État et diplomate mohawk. Mary Brant, également connue sous les noms de Molly et de Konwatsi’tsiaiénni, joue un rôle d’intermédiaire essentiel entre la Confédération des Haudenosaunee et le gouvernement britannique colonial. Pendant la Guerre d’indépendance des États-Unis, Mary Brant rejoint la cause des Loyalistes. Élevée dans une société matriarcale, elle profite de son statut de chef d’un conseil des mères de clan Haudenosaunee pour convaincre la Confédération de former une alliance avec les Britanniques contre les rebelles américains. Plus tard, de nombreux membres de la communauté Haudenosaunee se sentiront trahis par la décision de la Grande-Bretagne de céder leur territoire aux Américains après la guerre. Même si le legs de Mary Brant continue de faire débat, il est évident qu’elle a joué un rôle de taille dans l’établissement des frontières de l’Amérique du Nord au 18e siècle.
Stella Burry (1897–1991)
Bénévole et travailleuse communautaire inépuisable. Stella Burry a été un membre très actif de son église et de sa communauté pendant toute sa vie. Mme Burry a travaillé à Terre-Neuve pendant la Grande dépression et a créé une foule de programmes et de services sociaux, dirigeant quelque quarante bénévoles à la fois. Elle est la force active derrière de très nombreuses initiatives, notamment des services d’approvisionnement en vêtements et en nourriture, une maison de transition pour les femmes nouvellement arrivées en ville, des programmes pour les aînés et les patients des hôpitaux psychiatriques et une coopérative de crédit pour les femmes. Mme Burry ne s’est jamais mariée, croyant que le mariage l’obligerait à abandonner son travail communautaire et son militantisme. En 1995, un organisme de bienfaisance nommé Stella’s Circle est créé en son honneur pour poursuivre son œuvre.
Shawnadithit (1801–1829)
Survivante des Béothuks et témoin de leur culture. Shawnadithit est souvent qualifiée de dernière représentante connue des Béothuks, les habitants originaux de Terre-Neuve. Alors qu’elle est encore une jeune femme, Shawnadithit est témoin du déclin de son peuple attribuable à la maladie, à la famine et à violence des colons. En 1823, Shawnadithit est capturée par un trappeur blanc et vient vivre à St. John’s où elle travaille avec le Boethick [Beothuk] Institution afin d’immortaliser les connaissances de son peuple. La majeure partie de ce que l’on sait sur les Béothuks découle des cartes, des dessins, des listes de mots et des histoires de Shawnadithit. Elle était reconnue pour sa grande intelligence, ses aptitudes artistiques étonnantes et sa démarche fière. Malgré la tragédie de sa vie, elle reste un précieux témoin de la culture et de l’histoire de son peuple.
Marie Rollet (? –1649)
Pionnière. Marie Rollet est la première femme européenne à s’installer de façon permanente en Nouvelle-France. En 1617, Marie Rollet arrive à Québec avec son mari, Louis Hébert, et leurs trois enfants. Sa famille s’installe sur une ferme qui deviendra plus tard la première seigneurie de la colonie. Elle travaille étroitement aux côtés de son mari, apothicaire, et ne craint pas les tâches traditionnellement masculines, comme le défrichage, la construction, la chasse et la préparation des prises. Marie Rollet, femme pieuse, s’intéresse également à l’éducation et à la conversion des Autochtones de la colonie. Dans les années 1630, sa maison devient une résidence pour jeunes filles autochtones qui étudient avec les missionnaires jésuites. Aujourd’hui, une statue de Marie Rollet et de son mari est érigée au parc Montmorency, à Québec, en l’honneur de leurs exploits.
Muriel McQueen Fergusson (1899–1997)
Première présidente du Sénat et militante engagée pour le droit des femmes. Muriel McQueen Fergusson est la première femme à être nommée juge au Nouveau-Brunswick, la première à être élue au conseil de ville de Fredericton et elle sera la première femme maire adjointe de la ville. Mme Fergusson est nommée au Sénat du Canada en 1953 et sera plus tard la première femme présidente de cette institution. Dans toutes ces affectations, Mme Fergusson s’est portée à la défense des femmes et des plus vulnérables. En tant que sénatrice, elle engage des jeunes femmes pour agir à titre de pages, insiste sur l’importance de l’équité salariale et participe aux travaux de divers comités sur le chômage, le divorce, les prisons pour femmes, la pauvreté et la vieillesse. Dans son discours inaugural, Mme Fergusson dit simplement : « Si je peux aider les femmes à obtenir justice, je le ferai. »
Sylvia Fedoruk (1927–2012)
Reconnue pour son travail sur la radiation pour diagnostiquer et traiter le cancer. Sylvia Fedoruk devient radiophysicienne à la Saskatoon Cancer Clinic en 1951. Elle contribue à établir la première unité de thérapie par rayonnements au cobalt au monde, une technologie qui aurait aidé plus de 70 millions de personnes sur la planète. Pour cet exploit et ses nombreuses autres réalisations, Mme Fedoruk décroche des postes de prestige et reçoit de nombreuses distinctions. Elle est nommée Officier de l’Ordre du Canada en 1986 et sera lieutenante-gouverneure de la Saskatchewan de 1988 à 1994. Elle est intronisée au Temple de la renommée médicale du Canada en 2009 et reçoit la Médaille du jubilé de la Reine en 2012. Mme Fedoruk était également une athlète accomplie et a été intronisée au Temple de la renommée des sports de la Saskatchewan, ainsi qu’au Temple de la renommée du curling canadien.
Susanna Moodie (1803–1885)
Pionnière et auteure. Susanna Moodie (née Strickland) est une auteure accomplie dont l’œuvre raconte la vie des pionniers du Haut-Canada. En 1832, Mme Moodie et son mari immigrent dans la région du Haut-Canada dans le but de s’installer sur une ferme. Mme Moodie s’inspire de ses expériences de sa vie dans la colonie pour écrire ses œuvres littéraires. Son ouvrage le plus connu, Roughing It in the Bush, connaît un immense succès au Canada, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, et est considéré comme un des grands classiques de la littérature canadienne. Auteure prolifique, Mme Moodie a également écrit des romans, des livres pour enfants, ses mémoires et un recueil de poésies. Son œuvre a suscité des commentaires élogieux et inspiré des auteurs tels que Northrop Frye, Carol Shields et Margaret Atwood, dont un recueil de poésie publié en 1970 s’intitule The Journals of Susanna Moodie.
Thèmes associés à cet article
Publicité