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Ok, je vends du rêve, là.

La première fois que je suis venue ici, il y a peut-être cinq ou six ans, je ne sais pas pourquoi mais j’ai su que c’était ici. Je me sentais vraiment chez moi, je sentais qu’il y avait quelque chose à faire avec cette ville-là.

C’est entre Rimouski et Rivière-du-loup, ce n’est pas si loin de Montréal, ça se fait vraiment facilement. C’est juste parfait comme endroit, tu sais.

Pourquoi quitter la métropole?

Pour ne pas vivre dans une pollution constante. Pour un jour espérer ne plus être locataire d’un appartement miteux à Montréal.

Parce que j’avais fait le tour. Je ne me voyais pas vieillir en ville. Je ne me voyais pas avoir mes projets à long terme à Montréal.

Puis de toutes façons, ils étaient tout le temps trop compliqués les projets, trop laborieux, trop chers, trop complexes.

J’ai quitté la ville en 2015 pour des raisons de santé mentale, émotionnelle, physique. Il y avait un trop plein au niveau de toute ma vie, en ville. Je me suis dit : « Il faut que je quitte la ville. C’est en train de me faire virer fou. Le trafic, la pollution. »

Puis aussi, j’ai quitté Montréal parce qu’il y a de magnifiques personnes dans le coin.

Bien Trois-Pistoles, sérieusement je ne sais pas exactement pourquoi Trois-Pistoles. Je suis revenue ici parce que je viens d’ici. Mes parents adoptifs habitent à Saint-Cyprien, donc pour moi c’était comme naturel de revenir ici.

Toute la possibilité de faire, qui est possible en région, que des fois on s’imagine que non mais qui est là.

Tout ça, ça m’a attirée : l’accessibilité aux services, l’accessibilité à la propriété, l’accessibilité à un rythme de vie qui pour moi convenait plus à l’artiste que je voulais être qu’à Montréal, disons.

Je suis arrivé en 1974 ici. Comme je te dis, c’était vraiment par hasard, je n’avais pas l’intention de m’établir ici du tout. J’étais parti comme à l’époque, beaucoup de gens faisaient un retour à la terre, et je faisais partie de ce mouvement-là.

Mais je suis tombé sous le charme de la dynamique de la place, des gens qui étaient ici, du fleuve bien sûr.

Une fois que tu arrives ici et que tu te promènes sur le bord de la grève, les embruns salins, ça m’a marqué.

Et les paysages. On voit vraiment que les régions et les villages offrent des solutions aux problèmes que l’on vit et qu’on va vivre, avec les défis économiques, écologiques, les changements climatiques, l’effondrement des écosystèmes.

C’est comme si à Trois-Pistoles, il y avait la possibilité – parce que c’est une petite place, par son histoire de guerre des clochers, puis c’est riche, dans le sous-sol pistolois de légendes et tout ça – c’est comme si, ici à Trois-Pistoles, on avait le droit d’être différents.

C’est comme si on avait le droit de partir des affaires complètement pétées, en se faisant juger, puis ce n’est pas grave on s’en fout, parce qu’il y en a qui vont embarquer.

C’est comme un lieu tampon où tout peut… Exister.

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